Disiz se sent comme « Moïse »

8Mar - by Hebdoblog - 0 - In Musique & Livre

C’est étonnant mais si on m’avait demandé de faire une liste d’artiste  » Rap  » je l’aurais peut-être bien oublier, il faut bien avouer que Disiz s’était fait discret dans le milieu du rap, il avait tout simplement tiré sa révérence avec l’impression amère que les gens n’aimaient pas sa musique, le pire donc pour un artiste!

Mais il n’avait pas pour autant abandonné la musique, il était plus du coté de Peter Punk, son  » lui  » façon rock.

Cette aventure plus rock a aussi été l’occasion de s’apercevoir que le Rap n’était pas si loin de lui:

 » J’ai besoin de dire pourquoi je suis de retour. Je sais rapper, j’aime ça, et je ne devrais plus le faire pas parce que j’ai juré à  moi-même que j’arrêtais ? Ben non ! Je reviens. Un frigo parce que j’ai quatre enfants et besoin de sous. Un coeur parce que je fais ça sincèrement. Et des couilles parce que je m’en bas les reins de ce qu’on va dire. Avant ça m’affectait, maintenant je m’en fous. Je suis un adulte, j’ai 33 ans, et j’accorde plus d’importance aux gens qui m’aiment qu’à  ceux qui prétendent que j’ai trahi « .

Disiz c’est aussi de la littérature, après Les Derniers De La Rue Ponty son premier roman paru en 2009 sous son nom « Sérigne M Gueye », Disiz nous propose un second livre « René » qui sort début mars avant un EP qui semble porter un nom prédestiné « Lucide » qui lui aussi sera le prélude à  un album qui sortira en 2012.

 » J’ai d’abord voulu faire une mixtape. Et puis on m’a suggéré de sortir un EP six titres, avec trois titres rap forts et trois autres qui amènent sur l’album « 

Décomplexé, Disiz multiplie les phases parfumées à  la nitroglycérine sur  » Toussa Toussa  » ( » MC enlève ton masque, ton rap se maquille « ),  » J’Ai La Haine  » ( » J’ai la rage d’Aimé Césaire et de Franz Fanon, la solution, tout niquer, je ne dis pas non. Parfois je suis Martin, parfois je suis Malcolm, un jour je suis Ghandi, le lendemain Newton, j’ai l’amour comme Marley, la haine comme Gil Scott-Heron, je suis en paix sur Michael, j’ai le blues sur Simone « ) et le très attendu  » Bête De Bombe 5 « , avec un featuring inattendu, celui de sa fille pour un ego trip familial ( » Ma mère elle fait les meilleurs gâteaux du monde, alors casse-toi ! « ). Les trois autres chansons annoncent la suite. En partie conçues au Labomatic avec l’équipe de Dominique Blanc-Francard, elles ont des arrangements plus complexes, tout en restant clairement en territoire hip-hop. 

Une dichotomie qui a été la source de quelques frictions en studio.  » DBF a eu un coup de foudre artistique sur deux titres. J’étais enchanté, sur le papier c’était trop bien. Mais juste avant d’entrer en studio, j’ai bien expliqué que je voulais garder mon côté rap. Il a dit d’accord, mais quand il a fallu faire certains choix, il a voulu gommer le côté hip-hop, pas moi « . Reste que les titres enregistrés avec Marc Chouarain aux claviers, Jan à  la guitare, Manu Dyens à  la batterie et Le Pil à  la basse donnent une bonne idée de ce que sera Extralucide :  » Moïse  » et  » Mon Amour  » sont des chansons épiques, ambitieuses sans être prétentieuses, l’alliance d’une volonté d’ouverture et d’une base farouchement authentique.  » L’authenticité, pour moi ça veut dire quelque chose. à‡a n’est pas pareil que « street crédibilité », ça je n’en ai rien à  foutre. Mais parler de ses forces et de ses faiblesses, j’aime. Pour moi, un artiste, c’est ça « . Lucide, six titres pas politisés pour faire rêver, pour faire rigoler, pour faire pleurer. Parfois pour se vanter. 

Place à  la musique avec le single Moàse


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