Le nouvel album d’Inna Modja, Motel Bamako sortira le 2 octobre prochain, le même jour elle sera en concert à la Cigale.
Un troisième album remarquable qui marque un réel retour aux sources et à la musique malienne, nul doute que allez-vous aussi tomber raide dingue devant ce nouvel album!
Un retour aux sources après l’interprétation de titre magnifique tels « Mister H », « French Cancan » ou encore « La fille du Lido », qui nous plonge immédiatement dans le cœur du Mali.
Ce nouvel album est l’occasion pour Inna de raconter, on y découvre ses racines, celles-là même qu donne tout son sens à son art et qui le sublime à travers sa musique.
Le nom de cet album ne doit rien au hasard, il a été choisi en l’honneur de ses ainés avec qui « elle a appris« , le Rail Band l’orchestre du buffet de la gare de Bamako pour qui elle a choisi « Motel Bamako ».
Quelle alchimie incroyable que cette musique qui mêle la soul de la Motown, les guitares madingues, le hip hop ou encore le Blues du désert du Sahel, une musique qui lui ressemble, une musique dans laquelle elle nous plonge pour nous faire partager son univers. On retrouve à travers les titres de ce troisième album son besoin vital de rentrer au mali alors que les siens sont en souffrance (Going Home), elle décide aussi de s’engager à sa façon pour dénoncer la guerre dans un titre aux boucles électro et aux riffs de guitare soutenu par un texte en Bambara qui se veut réellement énergique.
On retrouve aussi d’autres artistes en featuring comme le rappeur d’origine congolaise Baloji sur le titre « My people« , l’idée c’est de se réunir pour résister, ici l’hymne est très électro pop et se voit porté par des percussions et une , il s’agit d’occuper le terrain ensemble pour résister. Un hymne electro- pop poussé par des percussions et sublimé par une chorale traditionnelle.
Cette envie de dénoncer on la retrouve aussi sur d’autres titres comme sur « Speeches » qui est partagé avec Oxmo Puccino et qui cette fois est un discours musical au sens bien trouvé pour ridiculiser si c’est encore nécessaire les dirigeants qui se moquent du peuple à coups de discours sans fond. qui ici sont maquillé en enfants insolents!
Le coté génial de la musique c’est qu’avec un beau parcours on finit toujours par croiser et travailler avec ces idoles, c’est le cas ici quand Inna chante avec Oumou Sangaré sur « Boat People » qui fait écho à l’actualité de Lampedusa.
On le voit avec bien d’autres artistes du Mali, c’est un pays de tradition et de cont, et « Diabary » permet à Inna de nous conter sur un air de guitare bluesy une passion amoureuse ancestrale, on découvre aussi l’espoir de « Sambé » un titre où elle rappe là aussi en Bambara une formule de bénédiction pour des jours meilleurs qui malheureusement ne viennent pas.
Mais le mali n’est pas la seule inspiration pour Inna qui sur certains titres penche pour la pop anglaise (Outlaw) ou encore « The man accross the street » enregistré au studio de Brighton sur lequel on décèle une fois encore sa culture pop!
Cet album, c’est un véritable cocon de bien être qui vous remue quand même un peu, les sensations sont au rendez-vous, et si on se laisse porter facilement par cette musique, on ne peut pas passer à côté des thèmes importants et touchants qu’elle aborde avec une lucidité incroyable.
Après la sortie de son album et le premier concert du 2 octobre à la Cigale, Inna Modja sera en tournée dans toute la France.