Interview de SKYE, son dernier album « All My Tears » en téléchargement

27Mai - by Hebdoblog - 0 - In Musique & Livre

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Skye vous l’avez sans doute croisée sur le web, ou ailleurs surtout si vous êtes un fan de Christophe Willem, mais le mieux c’est que vous la découvriez à  travers ces questions auxquelles elle a répondu à  Hebdoblog pour vous.

SKYE nous propose un bel album avec All my Tears est un recueil ou chaque chanson est une larme, une goutte d’eau ou de sueur, j’aime bien cette idée. Un album qui se laisse écouter, une balade au fil des émotions que nous transmet SKYE à  travers ses interprétations des différents titres de « All My Tears ».

Je le dis régulièrement, j’ai toujours des favoris dans les musiciens et artistes que je vous présente, elle entre dans ces favoris, vous pourrez après cette interview télécharger son dernier album (gratuitement) histoire de la découvrir en musique. Retrouvez aussi une petit vidéo où vous croiserez aussi Christophe Willem pour qui SKYE a écrit les textes du dernier album caféine.

Est-ce que tu peux te présenter, et d’où vient le nom SKYE ?

Je suis auteur, Compositeur, Interprète.
J’ai sorti un premier album, en duo avec Katel, sous le nom de DUN LEàA (« Chasser l’écume », East West/Murrayfield, 2000).

Puis deux albums en solo (« Impressionable », Naïve/No Acting, 2003. « Appaloosa », atmosphériques/No Acting, 2007), sous le nom de Skye.

Skye est évidemment un pseudo… quand je monte sur scène, j’ai besoin d’une armure, d’un costume, d’être un personnage fantasmé. Pour offrir de la magie aux gens, il faut s’en offrir d’abord. J’ai choisi « SKYE », parce que cela évoque pour moi le ciel bleu, la lumière, le pur et la naïveté, côté face. Côté pile, cela m’évoque le Whisky des fins de nuits, le mauvais cuir, le sombre, la mélancolie insulaire (« Skye » est une île Ecossaise)…

J’ai aimé réunir ces deux extrêmes, qui, toutes proportions gardées, me définissent assez bien.

Comment es tu arrivé à  la musique ?

– J’ai d’abord appris le piano, à  5 ans, avec une femme géniale, très âgée, presque aveugle, qui avait un piano immense et 4 chats… elle m’a donnée l’envie immodérée de faire de la musique toute ma vie.
Elle me disait qu’une partition, c’était un conte magnifique, avec une histoire, des personnages et un décor. Et que le rôle du pianiste, c’était de faire vivre les personnages, de colorier les décors, et de raconter, à  sa manière, l’histoire écrite. C’était passionnant!

Puis elle est morte quand j’ai eu 12 ans, et j’ai arrêté le piano.
J’ai pris la guitare de mon père à  l’envers (je suis gauchère), et j’ai commencé à  chercher des accords, comme tout le monde. Cet instrument ne m’a plus quittée! J’ai trouvé le prolongement de moi dans un bout de bois, en fait! C’est organique, sauvage, sensuel… Chanter sans ma guitare contre mon ventre, c’est comme si on me liait les mains, c’est étrange…

Je donne de la voix depuis toute gamine, et je l’ai cassée très tôt en chantant dans les bars… à  19 ans, j’ai rencontré une prof de chant qui m’a fait découvrir réellement ce qu’était « Chanter ». Je ne la remercierai jamais assez pour ça.

Quelles sont tes influences, tes musiques favorites ?

à‡a a commencé vraiment avec les beatles, vers 10 ans. je connaissais tout par cœur, j’écoutais ça en boucle! Et puis il y a eu Stevie Wonder, Aretha Franklin, Ray Charles, Nina Simone… Et je n’ai jamais su choisir entre la musique noire et la musique blanche. Les deux font partie de moi.
Je suis aussi une mordue de hip hop: The Roots, Slum Village, missy Elliott, The Last poets…
Et je n’oublie pas Brel, Barbara.

Mes disques de chevet sont « Novice » et « L’imprudence » d’Alain Bashung, « Black Album » et « Parade » de Prince, « Revolver » des Beatles, « The opiates » de Anywhen.

Mes chouchous du moments sont « Sure looks good to me » d’ Alicia Keys, « Joyful girl » d’Ani Di Franco, « La chambre d’amis » de Benjamin Biolay, « Wrong » de Depeche mode, « Pretty little thing » de Fink, « Joan & May » de Jane Bartholomew, « Hard knock life » de Jay Z…

Comment crées-tu ta musique, d’où vient cette inspiration pour l’écriture des textes?

C’est difficile de répondre…
Je peux rester deux mois sans pouvoir composer, c’est déroutant de ne rien voir venir. Puis un matin ça arrive, je prends ma guitare, et ça coule tout seul. J’imagine qu’il y a la vie qui nourrit, après vient la digestion, puis ce qui ressort de tout ça. Et c’est là  qu’on se rend compte que l’inspiration se sert de tout, dans tout! Du film vu la veille, de la conversation que tu as eu avec ta sœur, d’une phrase entendu au cinéma, d’une lumière particulière dans la rue, d’un rêve troublant…
Il m’arrive souvent de regarder un film et de mettre sur pause, de prendre ma guitare et de laisser sortir ce qui vient.
Comme une urgence, un courant d’air que je ne peux pas ignorer, c’est bizarre.

Pour les textes, c’est à  peu près le même processus.
La musique que je fais m’inspire parfois un thème, ou juste un mot.
Je vais jouer avec les mots différemment, selon l’état dans lequel je suis. Je peux marcher dans la rue et entendre un mot qui me plaît, ou une phrase tournée bizarrement… et ça va me donner un déclic, un élan pour écrire.
Je suis prête à  renoncer à  un paragraphe entier que je trouvais bon, si quand je le chante, les mots ne résonnent pas comme il faudrait.
Le son est très important.
Après, je n’écris pas de la même manière quand j’écris pour moi ou quand j’écris pour d’autres.

Le dernier album est en téléchargement sur le web, pourquoi ce mode de diffusion ?

« All My Tears » est un album un peu à  part. Je sortais de huit mois de tournée avec Christophe Willem, et j’avais deux mois off, avant de repartir à  Londres pour travailler avec lui sur son album « Caféine ». Je voulais me laisser du temps pour mener à  bien un nouvel album de compositions, pour le faire comme je voulais, avec qui je voulais, sans stress et sans pression.

Et j’ai toujours voulu faire un album de reprise, de façon ultra personnelle. Je me suis dit que c’était le moment ou jamais.
Quand il s’est agi de savoir comment on allait distribuer cet album, pour moi ce fut très simple:

Label indépendant (No Acting), album de reprises, je voulais que les gens intéressés par ce projet là  puissent le trouver n’importe où, quand ils le voulaient. Que ce soit très réactif aussi, et que l’album ait une durée de vie de plus de deux semaines, ce qui arrive souvent quand on est un artiste en devenir, sans grande médiatisation, sans distributeur de grande ampleur. La notion de partage aussi, me semblait importante.

Le net répondait à  tous mes désirs (pour ce projet).

Surtout, le prix de vente d’un titre ou de l’album entier ne devait pas être exorbitant selon moi.

Pour un album de compositions, si je le peux, je me laisserai le choix, et j’essaierai d’utiliser tous les supports possibles et imaginables.
La musique est orale, on ne va pas priver ceux qui aiment l’objet d’acheter un CD. Mais on ne va pas priver non plus ceux qui touchent à  tout ce qui se fait aujourd’hui sur le net, de pouvoir le faire.

Autrement dit: je ne rentrerai certainement pas dans ce faux débat « disque contre mp3 ». Il s’agit de ne pas avoir peur, à  l’heure où tout est possible.

Peux-tu nous parler des titres écrits pour le dernier Album de Christophe Willem  » Caféine « .

Il y a 9 titres au total, en comptant un bonus sur l’album deluxe.
J’ai écrit et parfois co-écrit les textes avec Christophe, parce que je voulais que chaque mot lui convienne.
ce serait très long de parler de chaque titre…

Mais voilà  comment ça s’est passé:
Christophe m’a donné les titres, le plus souvent déjà  écrits et chantés en Anglais. j’ai d’abord réfléchi seule, écouté les sonorités Anglaises des mots, pensé à  des thèmes, pris des notes pour chaque titres, selon ce qu’ils m’inspiraient.
Puis on s’est réunis pendant deux jours chez lui, ce qui veut dire en réalité, deux jours et une nuit blanche…
Il s’est confié, on a abordé des thèmes, on en a rayé certains, il m’a donné des consignes du genre: « pour « Entre nous et le sol », je veux un texte mystico-sensuel »! J’ai adoré!

Je suis partie un mois dans le sud pour écrire.
C’est très étrange d’écrire pour quelqu’un. On ne doit jamais perdre de vue que ce qui nous touche ne touchera pas forcément l’artiste. J’ai du ranger au fond du tiroir le fantasme que j’avais de lui, pour coller à  ses fantasmes à  lui.
On s’est revu un jour et une nuit (blanche), et je lui ai chanté les textes, puis il les a chantés au piano. Ce fut très émouvant.
Surtout quand je lui ai chanté « Si je tombais ». Il s’est levé, s’est éloigné, j’ai cru que ça l’ennuyait, que j’avais tapé à  côté. Et puis il est revenu avec les yeux embués. ça m’a un peu assommée!
Puis direction Londres, où il m’a carrément dit qu’en plus d’écrire, j’allais, comme lui, participer à  certaines compositions, faire des guitares, des chœurs… Un duo.

Que t’apporte cette expérience avec Christophe Willem au niveau musical?

Beaucoup plus que je n’aurais imaginé.
Etre à  ses côtés pendant presque un an en tout, m’a faite évoluer, franchir des barrières, oser des choses que je n’aurais pas cru pouvoir faire. Il m’a fait dépasser mes limites, artistiquement, humainement.
Chanter avec lui est un moment de pur délice, écrire pour lui est passionnant, l’accompagner à  la guitare est un cadeau.
J’appréhende la scène un peu différemment aujourd’hui. En essayant de me rappeler à  chaque concert que la musique, c’est sérieux mais aussi très ludique. et que c’est le moment où jamais d’être dans le plaisir et l’échange.
à‡a m’a aussi donné l’envie d’explorer l’electro, et de marier les sons rêches des guitares folk aux sons des machines.
Et de monter un groupe avec Christophe (on cherche un nom gratiné), pour faire un projet improbable et magique!

D’autres projets en cours?

Mon prochain album justement. j’en suis à  l’écriture des textes, structures…

Ou pourra-t-on t’entendre prochainement ?

Le 11 Juillet à  Airvault
Les 15 et 16 juillet à  Lion sur mer (Calvados)
Le 14 Août à  Bruxelles

Ta musique préférée en ce moment ?

L’album « Two Suns » de Bat For Lashes, l’album « Sort of Revolution » de Fink.

Pas forcément en rapport avec la musique, mais sur le web, c’est quoi ton site favoris ?

Des trucs inavouables…
Sinon, ne rigole pas s’il te plaît, celui que je vais consulter le plus, c’est wikipédia! Des fois je passe des heures à  lire la bio d’une Actrice américaine des années 50, des infos sur une ville en Suède… J’adore, ça me lave la tête!

Un petit message pour les internautes et lecteurs du blog ?

Oui oui bien sûr:
Si comme moi wikipédia vous met en transe, je vous attends dimanche matin à  8H45, pour un chat autour du thème: d’où vient le croissant au beurre?

Prenez soin de vous.

Skye

Et bien merci SKYE pour ces réponses, et je vous invite à  vous internautes à  télécharger son dernier album et surtout à  l’écouter et la rencontrer si elle passe non loin de chez vous.

Le site de SKYE

La vidéo ou elle parle rapidement de sa participation à  l’album de Christophe Willem

EPK 2009 Christophe WILLEM feat SKYE (www.skye-music.com) from noacting on Vimeo.


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